Dans les hôpitaux, la priorité est généralement de vacciner le personnel soignant contre la grippe saisonnière. Pourquoi ? Tout simplement car il y a un double intérêt : la protection individuelle et collective.
Une personne peut être contagieuse avant même de percevoir les symptômes caractéristiques ou d’être mise en arrêt maladie par son médecin. Pourtant, cette pratique n’est pas toujours suivie dans le secteur de l’aide à domicile dont les patients ont souvent des systèmes immunitaires affaiblis et sont particulièrement vulnérables devant une grippe et les complications qu’elle implique.
Au cours des hivers 2003-2004 et 2004-2005, des chercheurs ont mené une étude dans 44 foyers de Grande-Bretagne pour mesurer l’impact de la promotion du vaccin grippal auprès des aidants sur la santé des patients. Ils ont formé un premier groupe dans lequel ils ont proposé le vaccin aux soignants puis un second sans action particulière. La couverture vaccinale a été respectivement de 48,2% et 5,9% lors du premier hiver et de 43,2% et 3,5% pour la deuxième année. Ces résultats prouvent sans conteste l’influence bénéfique de la prévention sur le nombre de proche de malades vaccinés. Les chercheurs ont établit que cinq morts ont été évitées ainsi que deux admissions à l’hôpital, sept visites de médecin et neuf cas de grippe pour cent résidents.
Lors de la saison grippale 2004-2005, il n’y a pas eu de différence significative entre les deux groupes mais ces résultats doivent être remis en contexte : le taux de grippe au niveau national a été bien plus faible que la moyenne. Si les bénéfices de la vaccination des aidants dépendent clairement de la sévérité de l’épidémie de grippe, ils ne minimisent pas l’impact positif de cette action pour le soignant et son proche.
Source
BMJ Online First 30 novembre 2006